Éco-fourneau. Dimbali fait le buzz en Casamance

Le Télégramme 3 aoout 2015 / Thierry Charpentier /

mis en ligne le lundi 3 août 2015

L’élu écologiste Daniel Le Bigot est de retour de Casamance, où, avec d’autres membres de l’association Dimbali, il a appris à façonner de petits fourneaux terriblement efficaces aux jeunes hommes d’un village. L’expérience ne sera pas sans lendemains.

La Casamance... Un nom qui évoque instantanément des paysages luxuriant, et le souvenir de grands personnages qui luttèrent contre la colonisation. Au guidon de son VTT, Daniel Le Bigot sillonne cette belle région du Sénégal depuis le début des années 2000. On ne se refait pas : très vite a germé en lui la volonté de mener à bien quelques projets d’entraide solidaire dans cette région. Il s’est trouvé en phase avec d’autres copains, au point de créer l’association Dimbali.

Liens d’amitié

Les années suivantes, dans le sillage de Dimbali, une moto-pompe est apparue dans un village afin d’aider un maraîcher. Une pirogue a également été financée, puis une salle qui allait bientôt devenir un restaurant, et enfin une installation de séchage de mangue, portée par une habitante, Maïmouna, figure emblématique du village de Baila, qui compte 1.700 habitants. Les liens d’amitié liés avec Maïmouna ont fait que Baïla est devenu un passage obligé pour Daniel Le Bigot et les membres de Dimbali. L’an passé, ils se sont lancé un nouveau défi : faire adopter, par le village, un fourneau, baptisé « éco-fourneau », sorte de four rudimentaire malin qui permet une cuisson rapide, sans déperdition de chaleur. Quatre « prototypes » ont été laissés à Baïla, et, semble-t-il, ont fait l’unanimité.

Les corvées de bois s’espacent

Le 6 juillet, Daniel Le Bigot et ses amis ont donc repris un vol pour la Casamance. Cette fois, aucun éco-fourneau dans leurs bagages, mais le projet d’en lancer la fabrication sur place. Après l’achat, notamment des plaques de tôle, cinq jeunes se sont laissés convaincre par le projet. Découpage du métal, emboîtement des pièces, soudure... « Ce sont des jeunes entre 20 et 24 ans. Il n’y a eu aucun souci. Ils ont croché dedans, et montré qu’ils savaient faire, notamment la soudure, ce qui n’était pas évident de prime abord », se félicite Daniel Le Bigot, qui a vu apparaître dix éco-fourneaux en dix jours. L’engouement des habitants ne s’est pas démenti non plus, particulièrement chez les femmes, qui ont plébiscité ce fourneau. « Ce sont elles qui vont chercher le bois dans la nature, parfois jusqu’à 10 km de leur maison. C’est trois à quatre heures par jour qui sont dévolues à cette tâche », poursuit Daniel Le Bigot. Elles se sont vite aperçues que l’éco-fourneau consommait jusqu’à quatre fois moins de bois. « Il chauffe beaucoup plus vite et dans le foyer, ça monte jusqu’à 700 ºC », ajoute Daniel Le Bigot. L’effet bénéfique est double : les corvées de bois s’espacent et la mangrove est moins détruite.

Compléter le financement

Et après ? Pour que le soufflet ne retombe pas, Dimbali a créé un Groupement d’intérêt économique, de manière à pérenniser l’activité à Baila. Après consultation des femmes du village, il a été décidé que le fourneau serait vendu 10.000 francs CFA, (un peu plus de 15 €) prix abordable pour cette population pauvre, mais qui ne permet pas de dégager de marge. Reste donc à populariser le projet là-bas. Mais aussi ici, pour en développer la commercialisation et compléter le financement. Dimbali s’apprête à solliciter les collectivités territoriales pour les inciter à participer à cette opération qui vient d’être labellisée Unesco. L’association sera aussi présente au salon de la transition énergétique, les 20 et 21 septembre, à Penvillers.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/eco-fourneau-dimbali-fait-le-buzz-en-casamance-03-08-2015-10727450.php

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